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Pourtant la Route de l'Encens et de la Myrrhe mérite de l'être tout autant. Si, tout comme la première, cette autre route a permis à des royaumes de prospérer et à l’Europe de découvrir de nouvelles idées et de nouveaux biens, c'est elle, et nulle autre, qui a permis d'alimenter les besoins spirituels de nos religions antiques et médiévales.
Géorgie#1 : le berceau du vin. Le 13 avril 2015. La France et la Géorgie,les deux mamelles du vin sur terre, ont un dialogue continu qui atteint forcément des sommets dans l’admiration, l’émulation et le respect mutuel. Mais là , pa s de chichi, pas de courbettes, c’est l’amitié et la joie d’être ensemble qui l’emportent.
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Vay Nhanh Fast Money. 1La nouvelle ceinture Ă©conomique de la Route de la soie » a Ă©tĂ© lancĂ©e par le prĂ©sident Xi Jinping Ă l’automne 2013, et fait partie des prioritĂ©s dĂ©finies par le gouvernement chinois pour les annĂ©es Ă venir. Un vaste rĂ©seau d’infrastructures de transport, de pipelines et de tĂ©lĂ©communications constituera le squelette physique d’un futur corridor Ă©conomique » eurasien qui reliera la Chine Ă l’Europe occidentale par voie terrestre, via l’Asie centrale, l’Asie mineure, le golfe Persique, le Caucase et les Balkans ; et par voie maritime, via les mers de Chine, l’ocĂ©an Indien et le golfe Persique pour dĂ©boucher en MĂ©diterranĂ©e. La Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures BAII, dotĂ©e de 50 milliards de dollars, et le Fonds pour la Route de la soie » qui dispose de 40 milliards de dollars, ont Ă©tĂ© mis en place tout juste un an après l’annonce du projet par Xi Jinping, afin d’injecter des investissements dans les infrastructures rĂ©gionales. 2MalgrĂ© une rhĂ©torique altruiste [1], il s’agit en fait pour PĂ©kin de rĂ©pondre Ă des prioritĂ©s nationales et de servir principalement les intĂ©rĂŞts Ă©conomiques, politiques et stratĂ©giques chinois. Si elle repose sur l’aura historique de l’ancienne route qui reliait les empires chinois et romain, les objectifs de cette nouvelle Route de la soie » sont en effet adaptĂ©s Ă des nĂ©cessitĂ©s gĂ©opolitiques contemporaines, avec en ligne de mire une Asie affranchie de la prĂ©sence des routes de la soie3Dans l’imaginaire collectif, le terme Route de la soie » Ă©veille des images de caravanes de dromadaires chargĂ©es de marchandises rares et prĂ©cieuses, voyageant Ă travers les dĂ©serts, d’un empire opulent Ă l’autre. Pour la Chine, il Ă©voque une Ă©poque glorieuse durant laquelle la civilisation chinoise Ă©tait florissante et l’Empire dominant au centre du monde connu – comme zhongguo, son nom chinois, le suggère. 4Il semble donc tout naturel que Xi Jinping, le promoteur du rĂŞve du grand renouveau de la nation chinoise », ait choisi cette rĂ©fĂ©rence historique comme thème pour sa vision des nouvelles interactions chinoises avec l’Eurasie. La ceinture Ă©conomique de la Route de la soie » et la Route de la soie maritime du xxie siècle » [yidai yilu] englobent une population de 4,4 milliards de personnes, avec un PIB collectif de 21 000 milliards de dollars [2], composĂ© de marchĂ©s Ă©mergents Ă fort potentiel de croissance. Si la Chine entretient dĂ©jĂ des liens Ă©conomiques et commerciaux Ă©troits avec les pays compris dans ce vaste espace, depuis les rĂ©publiques d’Asie centrale et la Mongolie jusqu’à la pĂ©ninsule indochinoise et le sous-continent indien, les autoritĂ©s chinoises espèrent que la libĂ©ralisation du commerce, l’intĂ©gration des Ă©conomies enclavĂ©es aux marchĂ©s europĂ©ens et asiatiques, et le renforcement de la coopĂ©ration monĂ©taire entre les pays reliĂ©s par le rĂ©seau d’infrastructures conduiront Ă la naissance d’une communautĂ© de destins communs [3] » en Asie. La Chine espère aussi ancrer l’Europe orientale et l’ Asie occidentale » Proche et Moyen-Orient, pays du Golfe dans ce vaste rĂ©seau d’infraÂstructures. Au final, les routes, chemins de fer, pipelines, câbles de fibre optique et terminaux portuaires relieront trois continents par terre et par mer. Si cette vision se rĂ©alise, toutes les routes conduiront littĂ©ralement Ă PĂ©kin. 5 Combler l’écart entre vision et rĂ©alitĂ© prendra du temps, mais la Chine a dĂ©jĂ jetĂ© les bases d’une architecture rĂ©gionale qu’elle envisage dĂ©sormais d’étendre Ă tout le continent eurasien. Dès 2006, elle proposait notamment la rĂ©alisation d’un corridor un axe – deux ailes », reliant du nord au sud par chemin de fer et autoroutes Nanning rĂ©gion du Guangxi Ă Singapour, et d’est en ouest les sous-rĂ©gions du MĂ©kong et du golfe du Tonkin. Depuis lors, la liste des projets financĂ©s et construits par PĂ©kin ne cesse de s’allonger et comprend notamment plusieurs pipelines reliant l’Asie centrale ou la Birmanie Ă la Chine, les voies ferrĂ©es Chongqing-Duisbourg Allemagne et Yiwu-Madrid inaugurĂ©es en 2014, le projet de ligne Ă grande vitesse Belgrade-Budapest, les ports de Chittagong et Hambantota ou le parc industriel de l’aĂ©roport de Minsk. La Chine investira en outre 20 milliards de dollars dans les infrastructures indiennes d’ici Ă 2020, ainsi que 34 milliards de dollars dans le secteur Ă©nergĂ©tique, et 12 milliards dans les infraÂstructures pakistanaises routes, voies ferrĂ©es, rĂ©seau de fibre optique, mĂ©tro de Lahore, port de Gwadar. 6Depuis son lancement officiel en 2013, la communication autour de la nouvelle Route de la soie a Ă©voluĂ©. Le 8 mars 2015, le ministre chinois des Affaires Ă©trangères a dĂ©clarĂ© qu’elle constituerait l’un des thèmes centraux de la diplomatie chinoise L’accent sera mis sur la promotion de la connectivitĂ© grâce aux infrastructures et la construction de corridors Ă©conomiques terrestres et de piliers de coopĂ©ration maritime [...], afin de catalyser la revitalisation du continent eurasien dans son ensemble [4]. » Un groupe dirigeant [5] » spĂ©cialement dĂ©diĂ© Ă la Route de la soie a Ă©tĂ© mis en place sous l’autoritĂ© du vice-Premier ministre Zhang Gaoli, afin de superviser la mise en Ĺ“uvre du projet et de coordonner les efforts des agences en charge des affaires intĂ©rieures et de la politique Ă©trangère [6].Un instrument au service de la politique intĂ©rieure et Ă©trangère de la Chine7L’initiative chinoise rĂ©pond Ă la fois Ă des impĂ©ratifs Ă©conomiques, diplomatiques et et stabiliser l’Ouest chinois8En 1980, Deng Xiaoping donnait la prioritĂ© au dĂ©veloppement rapide des zones cĂ´tières chinoises, avec la conviction que leur croissance Ă©conomique aurait naturellement des retombĂ©es sur le reste du pays. Mais les disparitĂ©s entre rĂ©gions orientales et occidentales de la Chine n’ont cessĂ© de se creuser au cours des annĂ©es qui ont suivi. Pour tenter de rééquilibrer le dĂ©veloppement du pays, les autoritĂ©s ont lancĂ© en janvier 2000 le Programme de dĂ©veloppement du Grand Ouest » [xibu da kaifa], qui s’est accompagnĂ© d’investissements massifs dans les infrastructures de transport et de communication, avec l’ambition d’accroĂ®tre les Ă©changes entre provinces riches en ressources naturelles et en main-d’œuvre, et celles Ă la pointe de la modernisation Ă©conomique chinoise orientĂ©e vers l’export [7]. Ă€ travers le dĂ©veloppement Ă©conomique – doublĂ© d’une politique de colonisation dĂ©mographique par les Han –, les autoritĂ©s centrales espĂ©raient ancrer plus fortement les provinces du Tibet et du Xinjiang au cĹ“ur de la nation. 9Quinze ans plus tard, l’écart de dĂ©veloppement entre les provinces chinoises est toujours significatif. Les effets de la politique gouvernementale dans ces rĂ©gions, en particulier au Xinjiang, sont loin d’avoir atteint l’objectif de dĂ©veloppement harmonieux polarisation sociale, violences ethniques, revitalisation du sĂ©paratisme et radicalisation religieuse d’une partie de la population ouĂŻgoure ont atteint leur paroxysme lors des Ă©meutes meurtrières d’Urumqi en juillet 2009, suivies par une nouvelle dĂ©tĂ©rioration de la situation sĂ©curitaire depuis 2013 [8]. Ă€ la violence civile rĂ©pond la rĂ©pression de l’appareil sĂ©curitaire, sans possibilitĂ© visible d’apaisement Ă court terme. La progression de l’islam conservateur, vue par certains experts comme une forme de rĂ©sistance Ă la domination chinoise [9], est en outre devenue une prĂ©occupation croissante pour les autoritĂ©s, gĂ©nĂ©ralement promptes Ă mettre en cause des forces hostiles Ă©trangères » plutĂ´t que de remettre en question la politique dĂ©cidĂ©e par le Parti. 10Le projet de nouvelle Route de la soie reflète le lien que le gouvernement chinois Ă©tablit entre dĂ©veloppement Ă©conomique et stabilitĂ© politique de ses marches [10]. Le Xinjiang est amenĂ© Ă ĂŞtre transformĂ© en centre nodal oĂą se cristallisent le commerce et les Ă©changes avec l’Asie centrale, dans l’espoir que le dynamisme Ă©conomique engendrĂ© permettra de rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s de dĂ©veloppement et d’attĂ©nuer les tensions sĂ©curitaires. L’agrandissement de l’aĂ©roport d’Urumqi, la rĂ©novation de l’autoroute du Karakorum, les lignes Ă grande vitesse reliant Urumqi Ă Lanzhou et Xining, les routes connectant les postes frontières et ports secs de Khunjerab, Tashkurgan, Torougart, Irkeshtam et Khorgas aux voisins d’Asie centrale Tadjikistan, Pakistan, Kirghizstan, Kazakhstan, et peut-ĂŞtre Ă terme Afghanistan via le corridor de Wakhan, sont autant de projets qui permettront une plus grande connectivitĂ© avec l’ensemble de la Ă©conomique rĂ©gional11Un des objectifs officiels de la nouvelle Route de la soie est le dĂ©veloppement Ă©conomique rĂ©gional. Lors du Forum de Bo’ao en mars 2015, le prĂ©sident Xi a publiquement exprimĂ© l’espoir que le volume annuel des Ă©changes entre la Chine et les pays de la ceinture et route » dĂ©passe les 2 500 milliards de dollars dans une dizaine d’annĂ©es [11] ». Le plan d’action du gouvernement chinois mentionne que la Route de la soie vise Ă promouvoir des flux Ă©conomiques libres et ordonnĂ©s, une rĂ©partition efficace des ressources et une profonde intĂ©gration des marchĂ©s ; Ă encourager les pays le long de la Route Ă mieux coordonner leurs politiques Ă©conomiques et Ă mener une coopĂ©ration rĂ©gionale plus large et plus approfondie, basĂ©e sur des normes supĂ©rieures ; et Ă crĂ©er conjointement une architecture rĂ©gionale de coopĂ©ration Ă©conomique, ouverte, inclusive et Ă©quilibrĂ©e, qui profite Ă tous [12] ». 12La construction d’infrastructures est perçue par PĂ©kin comme la première Ă©tape de cette intĂ©gration rĂ©gionale, sans doute la plus aisĂ©e Ă rĂ©aliser compte tenu des faibles investissements Ă©trangers dans les pays voisins. Mais Ă qui bĂ©nĂ©ficieront-ils au final ? Ă€ l’heure oĂą la Chine est parvenue Ă la fin de l’ère de la croissance Ă deux chiffres, elle cherche dĂ©sormais Ă s’adapter Ă ce nouveau normal [13] » en stimulant les exportations, en recherchant de nouveaux marchĂ©s, et en favorisant ses champions nationaux. Les contrats et subventions aux entreprises d’État chinoises impliquĂ©es dans les projets de construction de la nouvelle Route de la soie seront principalement destinĂ©s Ă renforcer leur position par rapport aux concurrents Ă©trangers, offrant dans le mĂŞme temps une opportunitĂ© de stimuler la croissance et de rĂ©duire les problèmes de surcapacitĂ©s de son Ă©conomie. 13 La prochaine Ă©tape devrait voir le renforcement de la coopĂ©ration Ă©conomique rĂ©gionale, notamment grâce Ă la conclusion d’accords de libre-Ă©change et de conventions d’échanges de devises. Les nĂ©gociations relatives Ă la crĂ©ation du Partenariat Ă©conomique rĂ©gional global », ouvertes en 2013, pourraient Ă terme conduire Ă la crĂ©ation de l’une des plus grandes zones mondiales de libre-Ă©change, incluant outre la Chine les dix pays de l’ASEAN, l’Australie, l’Inde, le Japon, la CorĂ©e du Sud et la Nouvelle-ZĂ©lande, et venant s’ajouter aux accords bilatĂ©raux que la Chine a dĂ©jĂ ratifiĂ©s avec l’ASEAN, la Nouvelle-ZĂ©lande, le Pakistan, Singapour, Taipei et la ThaĂŻlande. Peu Ă peu, la Chine compte tisser avec ses voisins un rĂ©seau de transports et de communications doublĂ© d’un maillage de liens commerciaux, Ă©conomiques et financiers, chapeautĂ©s par un ensemble de nouvelles institutions rĂ©gionales dans lesquelles elle jouera un rĂ´le diplomatique14Entretenir de bonnes relations avec ses voisins est Ă nouveau au cĹ“ur de la diplomatie chinoise depuis que Xi Jinping en a fait une prioritĂ© lors de la confĂ©rence sur la diplomatie de la pĂ©riphĂ©rie » en octobre 2013. Le chercheur Michael Swaine indique que cette diplomatie consiste en l’utilisation de la puissance Ă©conomique de la Chine pour dĂ©velopper un ensemble de relations avec les États pĂ©riphĂ©riques de façon Ă modifier progressivement les termes de leurs interactions avec la Chine [14]. L’enjeu n’est rien de moins que de traduire la puissance Ă©conomique chinoise en influence politique auprès de ses voisins, afin notamment que ceux-ci ne contestent pas la lĂ©gitimitĂ© des intĂ©rĂŞts vitaux » chinois [15].15PĂ©kin a dĂ©cidĂ© le renforcement des relations le long de sa pĂ©riphĂ©rie continentale Ă l’heure oĂą les diffĂ©rends territoriaux en mer de Chine lui ont aliĂ©nĂ© une partie des voisins de sa pĂ©riphĂ©rie maritime. L’influence des États-Unis n’y est pas aussi forte qu’en Asie de l’Est, oĂą Washington poursuit une politique de rééquilibrage » qui s’appuie fortement sur ses alliĂ©s traditionnels principalement des puissances maritimes, comme le Japon, la CorĂ©e du Sud, les Philippines, la ThaĂŻlande et l’Australie, tout en cherchant Ă dĂ©velopper de nouveaux partenariats avec certains pays d’Asie du Sud-Est tels que le Vietnam et la Birmanie. En outre, alors que les États-Unis se retirent d’Afghanistan, la Chine envisage d’y prendre pied Ă©conomiquement, suivant un modèle Ă©quivalent Ă ce qui a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en Asie centrale au dĂ©but des annĂ©es de grandes puissances16En rĂ©ponse Ă la dĂ©tĂ©rioration de ses relations avec l’Europe et les États-Unis après l’annexion de la CrimĂ©e, la Russie a commencĂ© Ă montrer un intĂ©rĂŞt plus marquĂ© pour l’Asie. Bien que la Russie et la Chine aient des intentions et ambitions rĂ©ciproques ambiguĂ«s, le partenariat stratĂ©gique sino-russe a connu un renouveau sous l’impulsion conjointe des prĂ©sidents Xi et Poutine, qui se sont rencontrĂ©s neuf fois depuis 2013 [16]. PĂ©kin a conscience qu’en concentrant plus particulièrement les efforts de sa diplomatie sur l’Asie centrale, le projet de nouvelle Route de la soie risque de se heurter Ă l’influence et au mĂ©contentement de la Russie. Les Ă©lites chinoises prennent donc un soin particulier Ă prĂ©senter leurs actions dans la rĂ©gion en termes Ă©conomiques plutĂ´t que gĂ©opolitiques, et en termes coopĂ©ratifs plutĂ´t qu’exclusifs. Moscou, sur la rĂ©serve au dĂ©part, a finalement reconnu l’initiative chinoise comme complĂ©mentaire et non opposĂ©e Ă son Union eurasiatique, et les deux pays se sont mis d’accord le 9 mai 2015 pour se coordonner sur le dĂ©veloppement des deux initiatives. Dans ce jeu d’équilibre entre grandes puissances, il reste Ă voir si la Chine sera en mesure de gĂ©rer avec succès ses relations avec la Russie alors qu’elle pĂ©nètre plus avant dans ce que cette dernière considère comme sa sphère d’influence restreinte. 17Les rĂ©actions de Washington au projet de nouvelle Route de la soie sont Ă©galement scrupuleusement observĂ©es. Pour attĂ©nuer les craintes amĂ©ricaines de jeu Ă somme nulle », certains chercheurs suggèrent que les Ă©lĂ©ments non stratĂ©giques, non compĂ©titifs et non exclusifs » de l’initiative chinoise soient mis en avant et que la Chine favorise la coopĂ©ration avec les États-Unis, en particulier dans le domaine de l’énergie [17].Desseins stratĂ©giques18Bien qu’elle soit prĂ©sentĂ©e publiquement comme un projet Ă©conomique, la nouvelle Route de la soie possède Ă©galement un volet stratĂ©gique. Dans sa Grande stratĂ©gie nationale » rĂ©digĂ©e en juillet 2001, le gĂ©nĂ©ral Liu Yazhou, devenu en 2009 le commissaire politique de l’universitĂ© nationale de DĂ©fense, exhortait son pays Ă avancer vers l’ouest [18] ». Il envisageait notamment de crĂ©er des centres d’échanges Ă©conomiques et commerciaux dans les rĂ©gions frontalières, qui serviraient d’embryons pour un futur marchĂ© commun de l’Asie centrale, avec la Chine comme acteur principal. Il prĂ´nait en outre l’ouverture d’un pont terrestre entre Europe et Asie pour former une grande union Ă©conomique euro-asiatique et dĂ©velopper des intĂ©rĂŞts communs avec les pays occidentaux afin de neutraliser l’encerclement amĂ©ricain de la Chine ». 19La crainte de l’endiguement amĂ©ricain, thème rĂ©current en Chine, s’est considĂ©rablement renforcĂ©e depuis que l’administration Obama a annoncĂ© en 2011 son pivot », ou rééquilibrage » vers l’Asie, qui se traduit notamment par le renforcement de ses alliances [19]. Depuis lors, les autoritĂ©s chinoises ont cherchĂ© Ă affaiblir ce qu’elles considèrent comme une manĹ“uvre amĂ©ricaine destinĂ©e Ă contenir l’émergence de la Chine. La mise en place d’une Route de la soie tournĂ©e vers l’Eurasie plutĂ´t que vers un Pacifique dominĂ© par les États-Unis peut alors se comprendre comme une possible rĂ©ponse Ă cette prĂ©occupation, envisagĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Liu dès 2001. 20 Par ailleurs, l’importance accordĂ©e Ă l’Asie centrale fait Ă©galement Ă©cho Ă la thĂ©orie d’Halford J. Mackinder formulĂ©e voici plus d’un siècle dans The Geographical Pivot of History, selon laquelle le continent eurasiatique constitue la rĂ©gion pivot de la politique mondiale » –, ainsi qu’à des discussions plus rĂ©centes relatives Ă l’Eurasie comme Ă©chiquier [20] », oĂą les grandes puissances joueraient un grand jeu [21] » pour accroĂ®tre leur influence mondiale. Dans un article plus rĂ©cent, Liu Yazhou fait rĂ©fĂ©rence Ă l’Asie centrale comme le plus riche morceau de gâteau offert par le Ciel Ă la Chine d’aujourd’hui [22] », et fait valoir que son importance stratĂ©gique rĂ©side en particulier dans sa richesse en ressources naturelles. Liu observe en outre que les voies maritimes par lesquelles le pĂ©trole est acheminĂ© en Chine sont sous la surveillance non seulement de la marine amĂ©ricaine, mais aussi de la marine indienne. La vulnĂ©rabilitĂ© de la Chine quant Ă la question de la sĂ©curisation des ressources est flagrante ». 21Depuis plus d’une dĂ©cennie, les stratèges chinois ont cherchĂ© Ă rĂ©soudre le dilemme de Malacca », dĂ©troit d’Asie du Sud-Est Ă travers lequel transitent 80 % des approvisionnements Ă©nergĂ©tiques de la Chine en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique de l’Ouest. La crainte d’un blocus maritime imposĂ© par les États-Unis en cas de conflit en Asie de l’Est une option proposĂ©e par les critiques du concept Air-Sea Battle [23] » a conduit les penseurs chinois Ă tenter de contourner les voies de communication maritimes soumises Ă la domination navale amĂ©ricaine. La nouvelle Route de la soie, avec son rĂ©seau de gazoducs, olĂ©oducs, routes et chemins de fer, pourrait permettre Ă la Chine d’importer des ressources Ă©nergĂ©tiques depuis ses fournisseurs d’Asie centrale et du Moyen-Orient par des trajets non soumis au contrĂ´le amĂ©ricain. 22De façon gĂ©nĂ©rale, la nouvelle Route de la soie constitue une sorte de retour aux sources pour la Chine, traditionnelle puissance continentale plutĂ´t que conquĂ©rante outre-mer. Toutefois, cela ne signifie pas pour autant que les continentalistes » l’ont emportĂ© sur les maritimes » la Route de la soie du xxie siècle s’étend aussi bien sur terre que sur mer. Wang Jisi, chercheur proche des Ă©lites dirigeantes, dĂ©fend l’idĂ©e que la Chine devrait opĂ©rer un rééquilibrage stratĂ©gique vers l’ouest sans que cela ne provoque de tension entre identitĂ©s continentale et maritime La Chine ne devrait pas limiter sa vision Ă ses cĂ´tes et ses frontières, ni Ă ses rivaux ou partenaires traditionnels, mais prĂ©parer un projet stratĂ©gique qui “regarde vers l’ouest” et “avance vers l’ouest”. » Car c’est dans cette rĂ©gion, explique-t-il, que se dĂ©veloppera le potentiel de coopĂ©ration sino-amĂ©ricaine dans les domaines des investissements, de l’énergie, du terrorisme, de la non prolifĂ©ration, et du maintien de la stabilitĂ© rĂ©gionale. Dans le mĂŞme temps, il n’y aura quasiment pas de risque de confrontation militaire entre les deux [24] ». La question se posera alors pour la Chine en termes de capacitĂ©s militaires pour dĂ©fendre ses intĂ©rĂŞts stratĂ©giques Ă la fois sur le continent eurasien et outre-mer, et d’efforts diplomatiques, afin de gĂ©rer au mieux la compĂ©tition gĂ©opolitique avec les autres grandes puissances prĂ©sentes en nouveau Plan Marshall ?23Peu après le Sommet de l’APEC Ă PĂ©kin en novembre 2014, un Ă©ditorial du Wall Street Journal qualifiait le nouveau modèle » diplomatique chinois de nouveau Plan Marshall ». Selon les auteurs anonymes, les dirigeants chinois dĂ©sirent ressusciter le système tributaire impĂ©rial durant lequel les nations asiatiques Ă©changeaient leur loyautĂ© contre la possibilitĂ© de faire du commerce [25] ». La comparaison de la nouvelle Route de la soie avec le Plan Marshall a Ă©tĂ© rejetĂ©e avec vĂ©hĂ©mence, et Ă de multiples reprises, par les Ă©lites chinoises. Pour le ministre des Affaires Ă©trangères Wang Yi, l’initiative chinoise n’est pas un outil gĂ©opolitique et ne doit pas ĂŞtre considĂ©rĂ©e avec une mentalitĂ© obsolète de guerre froide ». Tous les pays sont traitĂ©s sur le mĂŞme pied d’égalitĂ©, et aucun d’entre eux ne saurait dominer le processus Ce n’est pas un solo chinois mais une symphonie interprĂ©tĂ©e par tous les pays concernĂ©s [26]. » Cependant, dans cette symphonie, la Chine, entourĂ©e de pays plus petits et Ă©conomiquement plus faibles, semble plutĂ´t faire office de chef d’orchestre et de compositeur d’une nouvelle partition dont elle seule dĂ©termine le rythme et la mĂ©lodie. Sous l’impulsion de Xi Jinping, la Chine prend dĂ©sormais l’initiative de façonner l’ordre rĂ©gional Ă sa main. 24Les dirigeants chinois ne se satisfont plus d’avoir Ă accepter un ordre mondial Ă l’origine duquel ils n’ont jouĂ© aucun rĂ´le. Ils souhaiteraient dĂ©sormais crĂ©er de nouveaux mĂ©canismes et Ă©laborer des normes plus conformes aux intĂ©rĂŞts chinois [27]. L’OCS Organisation de coopĂ©ration de Shanghai fut le premier exemple d’une institution rĂ©gionale créée Ă l’initiative de PĂ©kin, et la Route de la soie offre aujourd’hui de nouvelles possibilitĂ©s de crĂ©ations d’infrastructures rĂ©gionales sino-centrĂ©es. L’intĂ©gration eurasienne favorisĂ©e par l’initiative chinoise ouvrira en effet sans doute la voie Ă la mise en place d’institutions Ă©conomiques et financières la BAII en est un premier exemple, mais aussi, peut-ĂŞtre Ă plus long terme, dans le domaine de la sĂ©curitĂ©. La ConfĂ©rence sur les interactions et les mesures de confiance en Asie CICA, plateforme rĂ©gionale Ă laquelle les États-Unis ne participent pas, et quasiment inconnue jusqu’à ce que Xi Jinping y prononce son discours sur le nouveau concept de sĂ©curitĂ© en Asie en mai 2014, pourrait ĂŞtre amenĂ©e Ă prendre plus d’importance dans ce cadre. Xi y a dĂ©fini sa vision de la sĂ©curitĂ© en Asie, selon laquelle il appartient aux peuples de l’Asie de diriger les affaires de l’Asie, de rĂ©soudre les problèmes de l’Asie et de maintenir la sĂ©curitĂ© en Asie. Les peuples d’Asie ont la capacitĂ© et la sagesse nĂ©cessaires pour parvenir Ă la paix et la stabilitĂ© dans la rĂ©gion par une coopĂ©ration renforcĂ©e [28] ». Les autoritĂ©s chinoises appellent par ailleurs rĂ©gulièrement Ă l’abandon de la mentalitĂ© de guerre froide » – expression utilisĂ©e pour dĂ©signer le système d’alliances amĂ©ricaines dans la rĂ©gion Asie-Pacifique. C’est donc bien l’idĂ©al d’une Asie affranchie de la prĂ©sence amĂ©ricaine qui est dĂ©fendu par les dirigeants chinois. 25Cette vision en est encore Ă ses balbutiements, mais la crĂ©ation par la Chine d’institutions parallèles a dĂ©jĂ Ă©tĂ© Ă l’origine de tensions entre les États-Unis et leurs alliĂ©s. Peu de temps après que la Grande-Bretagne ait dĂ©cidĂ© de rejoindre la BAII en dĂ©pit des fortes objections de Washington [29], la France, l’Italie, l’Allemagne, la CorĂ©e du Sud et l’Australie ont annoncĂ© qu’elles intĂ©greraient elles aussi la nouvelle banque. Cet Ă©vĂ©nement soulève des questions plus gĂ©nĂ©rales l’attractivitĂ© Ă©conomique de la Chine est-elle en mesure d’éroder le leadership amĂ©ricain en Asie ? Les puissances rĂ©gionales seront-elles amenĂ©es Ă se rallier plus facilement aux objectifs politiques de la Chine en raison de son poids Ă©conomique ? L’observation de la façon dont la Chine opère au sein des nouvelles institutions qu’elle crĂ©e dans le domaine Ă©conomique ou de sĂ©curitĂ©, ainsi que les rĂ©glementations et normes qu’elle favorise, permettra de dĂ©terminer quels objectifs stratĂ©giques sont poursuivis et Ă quoi pourrait ressembler un système sous leadership 27La nouvelle Route de la soie nous offre une fenĂŞtre d’observation sur la façon dont la Chine conçoit son rĂ´le en Eurasie et au-delĂ . 28Les flux de biens, de ressources, de fonds et de personnes rendus possibles par un dense rĂ©seau d’infrastructures et gouvernĂ©s par des institutions Ă©conomiques et financières rĂ©gionales, participeront probablement Ă la prospĂ©ritĂ© du continent eurasiatique. La rĂ©alisation de la nouvelle Route de la soie permettra Ă©galement Ă la Chine de crĂ©er une architecture rĂ©gionale dotĂ©e de normes qui ne seront pas nĂ©cessairement favorables aux intĂ©rĂŞts d’autres pays. Ces institutions sino-centrĂ©es pourraient Ă©galement crĂ©er des divisions entre les États-Unis et leurs alliĂ©s. Xi Jinping souhaite clairement construire un nouvel ordre rĂ©gional plus favorable Ă l’Asie [30] », ce qui implique un rejet des alliances amĂ©ricaines dans la rĂ©gion. La communautĂ© de destins communs » prendra donc probablement la forme d’une entitĂ© uniquement asiatique, ce qui exclura de fait les États-Unis. Pour l’Europe se posera alors la question de son positionnement entre son alliĂ© amĂ©ricain et une Chine dont l’influence rĂ©gionale ne cesse de croĂ®tre. Notes [1] Voir notamment la feuille de route publiĂ©e conjointement en mars 2015 par la Commission nationale pour le dĂ©veloppement et la rĂ©forme NDRC, le ministère des Affaires Ă©trangères et le ministère du Commerce Vision and Actions on Jointly Building Silk Road Economic Belt and 21st-Century Maritime Silk Road », dont le prĂ©ambule indique que cette initiative permettra Ă la Chine d’élargir et d’approfondir son ouverture, et de renforcer sa coopĂ©ration mutuellement bĂ©nĂ©fique avec les pays d’Asie, d’Europe, d’Afrique et le reste du monde. La Chine s’engage Ă assumer plus de responsabilitĂ©s et d’obligations dans la mesure de ses capacitĂ©s, et Ă offrir une plus large contribution Ă la paix et au dĂ©veloppement de l’humanitĂ© ». Disponible sur . [2] [3] [4] [5] Un groupe dirigeant » [lingdao xiaozu] est une structure ad hoc, composĂ©e de cadres politiques de haut niveau, chargĂ©e de coordonner les efforts du gouvernement, du Parti et de l’armĂ©e, et d’établir des recommandations pour les instances dirigeantes. [6] [7] Lai, China’s Western Development Program Its Rationale, Implementation, and Prospects », Modern China, vol. 28, n° 4, octobre 2002, p. 432-466. [8] Plusieurs centaines de personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es et blessĂ©es au cours d’incidents rĂ©currents affrontements en juin 2013 Ă Turfan, attaque d’un poste de police dans le district de Yarkand en dĂ©cembre, tuerie Ă l’arme blanche de la gare de Kunming en mars 2014, attentat suicide sur un marchĂ© d’Urumqi en mai, nouveaux affrontements mortels Ă Yarkand en juillet, diverses explosions dans le district de Luntai en septembre. [9] J. Smith Finley, The Art of Symbolic Resistance. Uyghur Identities and Uyghur-Han Relations in Contemporary Xinjiang, Leyde, Brill, 2013. [10] N. Becquelin, Staged Development in Xinjiang », The China Quarterly, vol. 178, juin 2004, p. 358-378 ; R. Castets, Entre colonisation et dĂ©veloppement du Grand Ouest impact des stratĂ©gies de contrĂ´le dĂ©mographique et Ă©conomique au Xinjiang », Outre-Terre, n° 16, 2006, p. 257-272. [11] [12] Vision and Actions on Jointly Building Silk Road Economic Belt and 21st-Century Maritime Silk Road, Issued by the National Development and Reform Commission, Ministry of Foreign Affairs, and Ministry of Commerce of the People’s Republic of China », 28 mars 2015, disponible sur . [13] La thĂ©matique du nouveau normal » a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e par Xi Jinping, notamment lors du sommet de l’APEC Ă PĂ©kin en novembre 2014. Elle a trait Ă l’adaptation de l’économie chinoise au ralentissement relatif de la croissance NDLR. [14] Swaine, Chinese Views and Commentary on Periphery Diplomacy », China Leadership Monitor, n° 44, Ă©tĂ© 2014. [15] Taiwan 2003, le Tibet et le Xinjiang 2006 ont d’abord constituĂ© les intĂ©rĂŞts vitaux » chinois. La croissance Ă©conomique, l’intĂ©gritĂ© territoriale et la prĂ©servation du système communiste ont Ă©tĂ© rajoutĂ©s Ă cette liste en 2009, puis la mer de Chine mĂ©ridionale 2010 et orientale 2013. [16] [17] T. Gong, [ Une ceinture, une route interprĂ©tations amĂ©ricaines du concept chinois de diplomatie du voisinage »], China Institute of International Studies, 19 dĂ©cembre 2014, disponible sur . [18] Liu Y., [ Grande stratĂ©gie nationale »], 7 juillet 2001, dont la version anglaise a Ă©tĂ© publiĂ©e dans Chinese Law and Government, vol. 40, n° 2, mars-avril 2007, p. 13-36. [19] Voir, en particulier, le premier chapitre du Livre blanc sur la dĂ©fense publiĂ© par PĂ©kin en 2013, The Diversified Employment of China’s Armed Forces, qui dĂ©crit les alliances amĂ©ricaines en Asie-Pacifique comme source d’accroissement des tensions rĂ©gionales. [20] Z. Brzezinski, The Grand Chessboard American Primacy and Its Geostrategic Imperatives, New York, Basic Books, 1997. [21] Le terme grand jeu », popularisĂ© par le roman Kim de R. Kipling publiĂ© en 1901, fait rĂ©fĂ©rence Ă la compĂ©tition en Asie centrale entre empires britannique et russe au xixe siècle. Il est rĂ©cemment rĂ©apparu pour dĂ©crire les luttes d’influence entre États-Unis, Russie, Chine et Inde dans cette mĂŞme rĂ©gion. Voir, par exemple, A. Cooley, Great Games, Local Rules. The New Great Power Contest in Central Asia, New York, Oxford University Press, 2012 et M. Laruelle, Huchet, S. Peyrouse, B. Balci dir., China and India in Central Asia, A New “Great Game”?, New York, Palgrave Macmillan, 2010. [22] [23] Friedberg, Beyond Air-Sea Battle, The Debate Over US Military Strategy in Asia, Londres, Routledge, 2014. [24] J. Wang, “Marching Westwards” The Rebalancing of China’s Geostrategy », Institute of World Economics and Politics, Chinese Academy of Social Sciences, mai 2014. [25] [26] [27] PrĂ©sentation de Wang Jisi, “One World, One Dream”? China and the International Order », Ă la Woodrow Wilson School of International Studies, universitĂ© de Princeton, 8 avril 2015. [28] Xi Jinping, New Asian Security Concept For New Progress in Security Cooperation », discours prononcĂ© lors du quatrième Sommet de la ConfĂ©rence sur les interactions et les mesures de confiance en Asie, Shanghai, 21 mai 2014. [29] [30] New Asian Security Concept For New Progress in Security Cooperation », op. cit.
Aller au contenu principal Accueil / Ouzbékistan / La route de la Soie en train de luxe Les atouts de ce voyage Partez sur les traces de la route de la Soie Plongez au cœur des plus beaux paysages et de traditions ancestrales Traversez le Kazakhstan, l’Ouzbékistan ainsi que le Turkménistan Des cultures variées et fascinantes que vous découvrirez à bord d’un train de luxe L’itinéraire Carte non exhaustive Détail du programme 14 jours / 12 nuits à partir de 4 495 € TTC / personne Envol vers le Kazakhstan. Arrivée à l’aéroport d’Almaty et transfert vers votre hôtel. Installation. Nuit à l’hôtel à Almaty. Visite guidée d’Almaty l’imposante cathédrale orthodoxe en bois construite sans le moindre clou, le palais des Mariages, le cirque et la mosquée centrale. Déjeuner de bienvenue kazakh dans des yourtes typiques du pays. Départ de votre train spécial dans l’après-midi. Dîner et nuit à bord du train. Arrivée dans la ville de Turkestan. Visite du mausolée de Khoja Ahmed Yasavi construit à l’époque de Tamerlan. C’est aujourd’hui l’une des constructions les plus grandes et les mieux conservées de l’époque timouride UNESCO. Déjeuner à bord du train. Poursuite vers Tachkent et passage de la frontière kazakho-ouzbèke. Dîner et nuit à bord du train. Découverte de la capitale de l’Ouzbékistan, Tachkent. Cet ancien centre de négoce a bénéficié d’une situation privilégiée au croisement des routes caravanières reliant l’Europe et les Indes. Visite panoramique la cathédrale orthodoxe russe 1872 ; l’église polonaise ; la place de l’Indépendance ; le palais des Romanov, le théâtre d’opéra et de ballet Alisher Navoi, la place Amir Timour, le complexe Khast-Imam et la médersa Koukeldach. Déjeuner et dîner à bord du train. Départ de votre train spécial et nuit à bord. Arrivée à Chakhrisabz où vous assisterez à une représentation folklorique. Visite guidée de la ville natale de Tamerlan, qui y fit édifier un immense palais blanc, Ak Saraî. Découverte de la mosquée de Kok Goumbaz, de la mosquée de Khazret Imam, du mausolée Gumbazi-Seidan, du mausolée de Jakhangir. Déjeuner à bord du train. Départ en train pour Samarcande. Dégustation de vins ouzbeks durant le trajet. Dîner et nuit à bord du train. Visite guidée de Samarcande la nécropole Chakh-i-Zinda et ses 20 mausolées de l’époque Timouride, le musée d’Afrosiyab. Déjeuner en ville. Découverte de la place du Reghistan, avec la visite des merveilleuses médersas d’Ouloug Beg, Chir-Dor et Tilla-Kari, décorées de faïences éblouissantes. Dîner et nuit à l’hôtel à Samarcande. Visite d’une manufacture de tapis de soie puis rencontre avec une famille d’artisans ouzbeks. Visite de l’observatoire astronomique d’Ouloug Beg XVe siècle. Déjeuner en cours de visite. Visite du mausolée de Gour Emir, tombeau d’un grand empereur conquérant Tamerlan, puis de la mosquée Bibi Khanoum, la femme favorite de Tamerlan. Promenade sur le bazar réputé pour ses fruits secs et ses galettes. Dîner et nuit à l’hôtel. Temps libre pour les découvertes personnelles. Vers 12 h, départ en train vers l’ouest, vers la ville de Khiva. Déjeuner et dîner dans le train. Nuit à bord. Arrivée à Khiva, au cœur de l’oasis du Kharezm. Cité vieille de plus de vingt siècles où les traditions sont encore très vivantes, Khiva est un véritable trésor d’architecture ouzbèke. Visite de la ville à pied découverte du vaste château fort du Koukhna-Ark XIIe siècle, de la mosquée Djouma, de la médersa Islam-Khodja avec son minaret, le plus haut de Khiva. Déjeuner au sein de l’ancien palais d’été de l’émir. Dîner et nuit dans le train. Première découverte de Boukhara le Tchor Minor, avec ses quatre tours à coupoles ; le Liab-i-Khaouz, composé du Khanaka Nadir Divan-Begui et de la médersa Koukeldach ; les coupoles marchandes la Tok-i-Zargaron, domaine des bijoutiers, la Tok-i-Toulpak Fourouchon, domaine des chapeliers et la Tok-i-Sarrafon réservée aux changeurs. Déjeuner en cours de visite. Dîner dans la cour d’une médersa avec musique, danses et présentation de costumes traditionnels. Nuit à l’hôtel à Boukhara. Visite guidée de Boukhara l’ensemble Poi-Kalon, centre religieux de Boukhara, avec l’immense mosquée Masdjidi Kalon et la médersa Mir-i-Arab avec le minaret Kalon XIIe siècle, le plus haut de son temps en Orient ; le mausolée d’Ismail Samani Xe siècle aux bleus éblouissants. Visite de la forteresse d’Ark, symbole de l’émirat de Boukhara, qui fut durant plus d’un millénaire la résidence fortifiée des dirigeants de la ville. Déjeuner en cours de visite. Embarquement à bord du train. Dîner et nuit à bord du train. Découverte du site de Merv, Perle de l’Orient » UNESCO, avec ses gigantesques talus et les ruines impressionnantes des anciens bâtiments le mausolée du Sultan Sanjar XIIe siècle, la forteresse des Vierges Kis Kale, les caves à glace et autres mausolées… Déjeuner chez une famille turkmène. Retour au train, départ pour Achgabat où vous arriverez tard dans la soirée. Dîner dans le train. Nuit à l’hôtel à Achgabat. Visite de Nisa, ville ancienne située près du village moderne de Bagir et l’une des premières capitales des Parthes. Déjeuner en cours de visite. Visite guidée d’Achgabat, capitale du Turkménistan, quasiment entièrement reconstruite suite à un séisme survenu en 1948. Visite du Musée national. Dîner d’adieux. Transfert vers l’aéroport. Envol pour la France selon les horaires d’avion. Les vols internationaux sur compagnie régulière en classe économique. Les taxes aériennes. Tous les transferts mentionnés dans le programme. 7 nuits dans le train spécial selon le type de compartiment choisi. 5 nuits en chambre double en hôtels 4* normes locales. La pension complète du petit déjeuner du jour 2 au dîner du jour 13. Les visites et excursions incluant entrées et guides locaux francophones selon le programme. L’assistance d’un guide-accompagnateur francophone à bord du train. L’assistance francophone de notre correspondant local et de Terres Lointaines 24h/24 et 7j/7. Tout ce qui ne figure pas dans le prix comprend. Toutes les prestations non mentionnées dans le programme. Les repas et les boissons non mentionnés. Le supplément logement individuel nous consulter. Les pourboires aux guides, chauffeurs, et porteurs. Les frais de visa, taxes d’entrée et de séjour au Turkménistan et au Kazakhstan. Les dépenses personnelles. Les assurances nous consulter.
BEIJING, 3 octobre Xinhua - La Route de la soie maritime du XXIe siècle proposée par la Chine en 2013 profite aux pays et aux personnes situés le long de la route et leur apporte des opportunités de paix et de développement, ont récemment déclaré plusieurs experts. En promouvant l'édification de l'Initiative la Ceinture et la Route ICR, la Chine a prôné le multilatéralisme, mis l'accent sur les bénéfices mutuels, et a montré une force motrice forte dans la gouvernance mondiale, ont-ils estimé. Cavince Adhere, chercheur en relations internationales basé au Kenya et spécialisé dans les relations Chine-Afrique, a indiqué qu'en rassemblant des pays de différents continents, l'ICR "élargit l'espace du multilatéralisme". Dans un système de gouvernance mondiale dans lequel certaines grandes puissances "tournent leur regard de plus en plus vers l'intérieur, avec un nationalisme économique fort, et font preuve de mépris pour les règles établies, la Route de la soie maritime est une autre opportunité pour la Chine de galvaniser les pays progressistes et de façonner un système international plus bénéfique, égalitaire et inclusif", a-t-il dit. "Le nombre de pays qui ont souscrit à la Route de la soie maritime témoigne de l'utilité de l'initiative en tant que nouvelle frontière de la gouvernance mondiale et du développement", a-t-il ajouté. Karim al-Omda, professeur à l'Académie arabe de science, de technologie et de transport maritime, a affirmé que la Chine avait accordé une attention particulière à l'ICR en facilitant le commerce entre les pays participants et avait donné la priorité aux bénéfices mutuels en coopérant avec d'autres pays. "La Chine transfère son expérience et sa technologie et fait de grands progrès dans les réseaux mobiles et les technologies 5G qui amélioreront les taux de croissance mondiaux et augmenteront le volume des échanges qui ont subi une baisse pendant la période du COVID-19", a-t-il noté. Le porte-parole du Parti du peuple cambodgien, Suos Yara, a souligné qu'il était vital pour les pays situés le long de la route de développer conjointement l'ICR. Ce constat est valable "en particulier pour maintenir une architecture économique internationale ouverte et libérale" et promouvoir "une coopération mutuellement bénéfique". L'ICR "évolue pour devenir un pilier clé de la gouvernance mondiale", a estimé M. Yara, se disant convaincu que l'ICR créerait plus d'opportunités de développement économique pour le Cambodge et préserverait la paix et le développement au niveau régional et mondial.
L'Asie ABRITE PLUS DE LA MOITIÉ de la population mondiale. Zone de grandes civilisations dues à des peuples que l'on se représente volontiers sages et lettrés, elle a d'abord été objet d'étude des orientalistes — philologues, historiens, historiens des religions et spécialistes de littérature — avant d'attirer les ethnologues. Pour ceux-ci, elle présente des aspects contrastés de vastes régions, en Asie du Sud-Est insulaire notamment, sont restées à l'écart des grands courants culturels qui ont diffusé de l'Inde ou de la Chine jusqu'au Japon ; d'autres, en Inde, en Chine et plus encore au Japon, se situent à la pointe de la présentation régionale adoptée ici suit grosso modo le sens de la diffusion des grands courants de pensée. Elle va de l'Inde, aujourd'hui majoritairement hindouiste, naguère berceau du bouddhisme, jusqu'à l'archipel japonais, terminus de la route de la soie. Elle passe bien sûr par la Chine, immense pays à la fois socialiste, confucianiste et taoïste. Elle s'arrête en chemin sur l'Asie du Sud-Est et les régions himalayennes, qui apparaissent comme des zones de confluence, véritables carrefours où se rejoignent et s'affrontent les idées et les hommes. Raymond Jamous L'Inde est un sous-continent peuplé de près d'un milliard d'habitants parlant des langues diversifiées que l'on peut regrouper en plusieurs familles, indo-européennes, tibéto-birmanes et dravidiennes. C'est un pays d'une grande diversité géographique dont on retiendra les divisions suivantes les hautes terres himalayennes, les plaines indo-gangétiques du nord, les vallées alluviales du pays tamoul, le plateau du Deccan, chaque partie ayant son paysage, son agriculture, sa spécificité culturelle… 1. Le sous-continent Entre indologues et anthropologues le problème de l'organisation sociale L'approche du système des castes Les mécanismes des interactions De la caste à l' Les castes et l' La Les thèmes récents de la recherche indianiste2. L'aire culturelle D'une barrière naturelle les hommes ont fait un carrefour de Sociétés locales et pouvoirs Comparaisons La sociologie du bouddhisme et l'étude de la société laïque3. L'Asie du sud-est et du monde Les recherches en Asie du L'ethnologie du monde chinois4. Le Les sources anciennes de l'ethnologie Le face-à -face avec l' L'abondance des Perspectives Raymond Jamous RAYMOND JAMOUS, directeur de recherches au CNRS, membre du Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative », université Paris X-Nanterre Anne De Sales ANNE DE SALES, chargée de recherches au CNRS, membre du Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative », université Paris X-Nanterre Bernard Formoso BERNARD FORMOSO, professeur d'ethnologie, membre du Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative », université Paris X-Nanterre Laurence Caillet LAURENCE CAILLET, professeur d'ethnologie, directeur du Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative », université Paris X-Nanterre Il vous reste à lire 98 % de ce chapitre.
En Chine déjà , nous avions été étonnés de voir que rares étaient les bébés qui portaient des couches et que la plupart avait pour ainsi dire "les fesses à l'air", le pantalon étant largement ouvert à l'entrejambe... Dans le train, nous avions vu des mamans démailloter leurs bébés, émettre des onomatopées et... les bébés faire pipi ! On nous avait expliqué, dans un mauvais anglais, que les mamans "éduquaient" ainsi leurs petits à la propreté en conditionnant leurs réflexes. Et que cela marchait ! Ils ne mouillaient pas leurs pantalons et ne faisaient pipi que sur commande ! Facile !!!... mais, la nuit ? On n'avait pas vraiment creusé la question... Et bien, on a trouvé une réponse en Ouzbékistan ! A Kokand, au palais du khan, dans une salle, un magnifique berceau -bois précieux, couvertures chamarrées- et dessus deux petits objets en bois, l'un en forme de pipe, l'autre en forme de cuillère. Et Sardor de nous expliquer l'ingéniosité du berceau ouzbek ! Le matelas est composé de couvertures empilées, dans lesquelles on a découpé un trou rond au niveau des fesses du bébé. On y insère un pot et on pose l'enfant bien au bon endroit, sur le dos et attaché pour qu'il ne puisse pas se retourner. Puis on glisse entre ses jambes l'un des deux petits objets en bois. Pour les petits garçons, celui en forme de pipe et pour les petites filles, celui en forme de cuillère. Evidemment, on maintient les jambes serrées. Et le lendemain, il n'y a plus qu'à vider le pot ! Le système a dû prouver son efficacité car on voit ces berceaux et les ustensiles ad-hoc sur tous les marchés ! Au milieu d'autres objets usuels... rouleau à pâtisserie, peignes, estampes pour le pain...
berceau de la route de la soie du sud